Par Floriane Duong et Rudolf Rosch
Oradour est un sujet complexe. Pour l'aborder, deux regards distincts permettent une approche plus riche et plus subtile.
Une première démarche consiste à rendre un hommage particulier aux enfants du village. En adoptant une esthétique en noir et blanc simple, forte et universelle, elle vient appuyer l'émotion, la sensibilité et l'introspection qui saisit tout visiteur découvrant le village et l'histoire du massacre.
Ce travail est mené par Rudolf Rosch dans sa série intitulée Sous le regard des enfants.
La seconde approche présente des vues d'Oradour au crépuscule. Par un rendu plus sombre et plus clinique, la série entend suggérer la menace de l'oubli qui pèse sur le village et sur les évènements qu'il rappelle. L'esthétique des ruines est alors convoquée comme une métaphore du projet initial de conservation qui visait à prévenir le retour du fascisme et de ses crimes, en rappelant la réalité de notre époque qui voit les courants politiques héritiers du nazisme et de la collaboration reprendre une inquiétante vigueur.
La série, conduite par Floriane Duong, rend également hommage aux familles espagnoles exilées d'Oradour. Au travers de portraits et de vues de leurs maisons, elle met en lumière ces trajectoires singulières autant que tragiques, en s'appuyant sur le travail de recherche de M. Ferrer Revull. |
