La préoccupation des colis alimentaires à travers la correspondance de Mme Marie Dupic en 1943
(Arch. du CMO, 1FP126)
Extrait d'un des courriers de Marie Dupic concernant l'envoi de colis alimentaires à son fils unique, Hubert, affecté en avril 1943 au S.T.O. (service du travail obligatoire) en Haute-Silésie.
L'envoi de ces colis était une préoccupation majeure pour les familles.
Hubert revient en permission à Oradour en novembre 1943. Il ne repart pas car il est déclaré inapte (courrier de Marie Dupic du 7 décembre 1943).
Il est décédé avec toute sa famille le 10 juin 1944.
Tous les courriers de Marie Dupic peuvent être consultés au centre de documentation du CMO.
Transcription du courrier :
Oradour le 28 mai 1943
Bien chers cousins
J’abuse de votre complaisance et vous adresse ce jour mon colis pour expédier par la gare de 6 kg. Il y a le véritable emballage et l’adresse sous le premier papier portant votre adresse, donc vous n’aurez qu’à faire sauter celui-ci. C’est Jean qui a fait ce colis, il ne se souvient pas si il a bien mis Odertal O/S il croit n’avoir mis qu’Odertal, dans ce cas vous seriez bien aimable de l’ajouter, car il faut absolument mettre O/S qui veut dire l’abréviation de Haute-Silésie. Si la province n’y est pas spécifiée Odertal est un petit pays comme Oradour, le colis pourrait ne pas joindre Hubert. Il a également oublié la mention France. Vous pourrez l’ajouter. Il s’est rendu compte de tout cela quand il a eu terminé son colis mais il n’a pas voulu le déficeler comptant sur votre gentillesse. |
La semaine dernière j’en ai fait passer un par Roubaix. En ce moment nous en faisons le plus possible car nous craignons que d’ici quelques temps ils ne partiront plus. Au cas d’un débarquement les trains feraient besoin pour d’autres transports. Voici le mois de juin qui arrive nous espérons avoir le plaisir de vous voir et si nous pouvons vous rendre service pour quoi que ce soit, faites comme nous faisons avec vous, ce sera de grand cœur que nous ferons l’impossible pour vous être agréable. En attendant nous vous remercions bien des fois pour le plaisir que vous nous faites, car c’est une joie pour nous de savoir que notre cher Hubert reçoit des colis ( il a reçu le 1er adressé à Lamige, et le n°1 par poste adressé à Riffaud). Sa lettre était du 14 mai et il était à l’époque toujours à l’hôpital pour des rhumatismes à la suite de sa grippe. En attendant le plaisir de vous voir, nous vous embrassons tous bien affectueusement. Marie |