Un lieu de mémoire
Classées monument historique en 1946, les ruines du village martyr sont visitées chaque année par 300 000 personnes. Le temps accomplissant son oeuvre de dissolution, les ruines seules ne suffiraient bientôt plus à perpétuer un message de mémoire et de paix. Le moment était venu de fixer cette mémoire spécifique par la création d’un centre dit d’interprétation, ne présentant ni objet ni collection, mais permettant au visiteur d’effectuer un cheminement explicite, historique et pédagogique dans le parcours de l’exposition permanente, complétant l’aspect émotionnel et mémoriel irremplaçable du village martyr conservé.
Genèse du projet
- Le projet initié par Jean-Claude Peyronnet, alors président du conseil général de la Haute-Vienne, en accord avec l’Association nationale des familles des martyrs d’Oradour et la municipalité est présenté à François Mitterrand en 1989.
- Le projet est engagé en 1992 par le conseil général, avec le soutien des ministères de la Culture et des Anciens combattants et victimes de guerres, de la région Limousin et de l’Union européenne.
- Le 12 mai 1999, l’établissement ouvre ses portes au public. Il est inauguré le 16 juillet 1999 en présence du président de la République, Jacques Chirac, et de la ministre de la Culture, Catherine Trautmann.
- Dès lors le centre de la mémoire constitue l’accès aux ruines du village martyr.
L’architecture et la scénographie du Centre de la Mémoire
- C’est à une équipe dirigée par Yves Devraine (scénographe du Mémorial de Caen), composée notamment des architectes Jean-Louis Marty et Antonio Carrilero que l’on doit l’architecture et la scénographie du centre de la mémoire.
- Le parcours invite le visiteur à se plonger dans l’histoire d’Oradour, de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à l’après-guerre, dans un bâtiment où forme architecturale et mise en scène des espaces intérieurs évoquent de manière symbolique le massacre et ses conséquences.
- Le choix a été fait d’une « non-architecture » : le bâtiment, situé entre les ruines et la vallée de la Glane, adossé à un talus, s’efface au profit du village martyr. Sa surface vitrée reflète une campagne paisible. En son milieu, deux lames d’acier fichées à la verticale déchirent le paysage idyllique, matérialisant tout à la fois la rupture du 10 juin 1944 dans l’histoire d’Oradour et la violence de la destruction subie.
- À l’intérieur, l’austérité des matériaux bruts cède la place aux images, films et textes explicatifs, rehaussés des effets graphiques des cimaises.
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